mardi 1 juin 2021

La laïcité n’est pas un gros mot !



« 
La laïcité garantit la liberté de conscience. De celle-ci découle la liberté de manifester ses croyances ou convictions. La laïcité implique la neutralité de l'Etat et impose l'égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou conviction. »

Définition de la laïcité par Jean-Louis Bianco



Charte de la laïcité proposée par la municipalité d'Alfortville en mai 2021


La mairie d’Alfortville entend imposer aux associations subventionnées la signature d’une charte de la laïcité (cf Luc Carvounas, maire d'Alfortville lors d’un discours d’hommage à Samuel Paty). Le texte de cette charte a été présenté la semaine passée aux associations alfortvillaises. 


Au collectif Alfortville Par Nous-Mêmes, nous pensons qu’obliger les associations à signer une charte de laïcité pour obtenir des subventions serait un manquement grave au respect des libertés associatives et surtout un non sens des principes de la loi de 1905 elle-même.


En France c’est l’Etat qui est laïc, les citoyen.ne.s n’ont pas de devoir de laïcité si ce n’est celui de contrôler le respect de la laïcité par l’Etat. L’article 1 de la loi de 1905 stipule que « la République assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes ». C’est la sphère publique, à savoir élu.e.s et personnes dépositaires de l’autorité publique, agent.e.s publics, bâtiments publics, domaine public, services publics, collectivités qui est tenue de respecter une neutralité stricte et respectueuse. Les principes et les devoirs de laïcité ne peuvent donc s'appliquer aux associations.


Qu’est-ce que signifie pour une association de s’engager sur la laïcité ? Si cela consiste à un contrôle accru pour s’assurer que la collectivité respecte la laïcité : nous ne pouvons que y souscrire. Si cela signifie que les associations devraient faire preuve de neutralité : nous ne pouvons que dénoncer cette instrumentalisation du principe de liberté de conscience et d’expression.


Dans la charte proposée par la municipalité qui n’est qu’un copier-coller de la charte de Mme la Ministre Marlène Schiappa, plusieurs contre-sens nous semble mettre en danger la laïcité et les principes républicains.


  • Non, la laïcité ne contribue pas à l’égalité entre les femmes et les hommes, comme l’annonce l’article 1 de la charte. L’égalité entre les femmes et les hommes, égalité qui n’est toujours pas acquise, a été possible grâce à des lois bien plus tardives que la loi de 1905. S’il ne fallait citer qu’un seul exemple c’est le droit de vote des femmes obtenu seulement en 1945.

  • Non, la laïcité n’est pas le socle de la citoyenneté, comme cela est dit dans l’article 2. Le socle de la citoyenneté c’est la démocratie. Les valeurs partagées de la République sont Liberté, Egalité et Fraternité.  

  • Non, les restrictions au port de signes ou tenues manifestant une appartenance religieuse ne sont pas possibles dans une association, comme le sous-entend l’article 7 de la charte.


C’est tordre l’Histoire que d’énoncer ces contre-vérités. Cela pourrait être juste amusant si cela ne relevait pas d’un suivisme de l’ambiance actuelle initiée par l’extrême droite, la droite et la majorité parlementaire à l’approche des élections présidentielles. Outre le fait que nous déplorons l’utilisation narcissique de l’assassinat d’un enseignant en exergue de la charte, plusieurs points de cette charte relèvent d’un gloubi-boulga idéologique qui rend incompréhensible la notion même de laïcité. Nous sommes convaincus qu’au delà de l’anecdote locale, ce projet de charte est dangereux parce qu'il sème la confusion.


La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une. La laïcité est un garde-fou pour préserver la liberté de conscience et d’expression des citoyen.ne.s face à l’Etat et à ses interventions. Les associations relèvent du droit privé, elles sont donc libres de conscience et d’expression.



Par Nous-Mêmes propose de remplacer cette charte par une charte des engagements réciproques entre la ville et les associations subventionnées. Cette charte vise  mettre par écrit les droits et devoirs respectifs des associations et de la municipalité, en reprenant les principes de la loi de 1901 et en la complétant avec les différentes lois sur la non-discrimination ou encore avec des propositions du mouvement associatif, comme le pacte pour la transition, signé par l'ensemble des composantes de la municipalité. Cette proposition est largement inspirée du contrat d'engagements réciproques entre l'État, le mouvement associatif et les collectivités territoriales de 2014.


La promotion de la laïcité est essentielle pour que celle-ci soit comprise et appliqué par nos services publiques. Si la municipalité souhaite promouvoir la Laïcité, elle peut commencer par  faire des formations auprès des élu.e.s et des agent.e.s de la ville. 


Si la municipalité souhaite impliquer les associations dans cette promotion de la laïcité, elle peut mettre en place un comité locale pour la vie associative permettant au milieu associatif alfortvillais d’être un réelle contre-pouvoir et d’assurer un contrôle des pratiques municipales. La municipalité peut également mettre en place des formations pour les associations sur la laïcité, mais également sur les valeurs républicaines, pour la lutte contre les discriminations ou encore pour la citoyenneté.


Si la municipalité souhaite que chaque citoyen.ne soit partie prenante de la laïcité, elle peut faire des formations grand public, donner des cadres de débats et permettre à chaque citoyen.ne qui verraient ces droits non respecter en raison de ses croyances ou de ses convictions de faire appel à des médiateurs.rices ou aux délégué.e.s de la Défenseure des Droits.


La laïcité n’est pas un gros mot ! C’est ce qui impose l’égalité des citoyen.ne.s face à l'administration et au service public, quelles que soient leurs convictions ou croyances. Nous devons toutes et tous défendre la laïcité et combattre toutes instrumentalisations ou dévotions qui pourraient mettre en péril son objectif premier : la liberté de conscience et d’expression et la séparation des églises et de l’État.


Une vidéo pour avoir une vision claire de la laïcité, présentée par Coexister, le mouvement interconvictionnel des jeunes :




vendredi 21 mai 2021

Le printemps des parents

Les terrasses d'Octobre : 

Les terrasses sont ouvertes, 

mais des classes sont toujours fermées pour cause de non remplacement ! 

Donnons de véritables moyens à l'Ecole Publique pour ne pas que nos enfants trinquent !

RENDEZ-VOUS TOUS LES MERCREDI A 18H 

SUR LA PLACE DE LA MAIRIE D'ALFORTVILLE

POUR LE PRINTEMPS DES PARENTS !

Voici la version des parents d'élèves Alfortvillais de la chanson d'HK interprétée par Manel M. dans le cadre de l'initiative de la FCPE : le printemps des parents. 

Chaque mercredi les parents se rassemblent sur la place de la mairie à 18h pour revendiquer des moyens pour l'école. 

Ce mercredi 19 mai ils avaient prévu un flash mob !

À mercredi !



Nous faisons du bruit pour nos jeunes,
Nous faisons du bruit pour nos écoles publiques,
Nous faisons du bruit pour nos enseignants,
Nous faisons du bruit pour que le ministère nous entende,
Nous faisons du bruit pour que monsieur Blanquer nous écoute,
Parce que nos enfants ne sont pas des statistiques, ou des chiffres,
Parce que nos enfants sont notre richesse, notre avenir,
Parce que les éduquer est un investissement, pas une dépense,

Merci de nous soutenir ; de les soutenir, que vous soyez élu.e ou non,
Merci pour nos écoles publiques !






lundi 26 avril 2021

Compte-rendu vidéo du Conseil municipal du 8 avril 2021

 Le budget

Détails et explications du budget primitif 2021 de la ville.



Au sujet du SMAG 

(Syndicat Mixte Alfortville Geothermie, pour la production et la distribution de chaleur. Le sud de la ville comporte de nombreux logements sociaux chauffés par des réseaux de chaleur. Un grand nombre d'équipements publics est regroupé dans le sud de la ville : crèches, écoles primaires, collèges, salle de sport centre de loisirs...)




Augmentation de la Taxe Foncière



L'égalité Femme Homme
Un point sur ce qui est mis en place sur la ville, et ce que le collectif Par Nous Mêmes propose pour aller plus loin.


La Vie Associative Critères d'attributions, évaluations, le collectif Par Nous Mêmes a demandé un atelier afin de réfléchir et établir les modalités d'affectations des subventions pour une transparence et une équité parfaite.



jeudi 18 mars 2021

Du nouveau au conseil municipal d’Alfortville du 18 février 2021


Pour la première fois lors du conseil municipal d’Alfortvilleun débat important s’est tenu : 

le Débat de Politique Générale (DPG). 

Le classique Débat d’Orientation Budgétaire (DOB).a suivi. 


Le DPG s’est déroulé à la demande de PNM, avec le soutien des élus des listes minoritaires. 

Le DPG aurait dû permettre de faire le bilan de l’année écoulée et de présenter la feuille de route de l’année à venir. 

Ce débat était essentiel au regard de la crise que nous traversons qui bouscule l’agenda et les priorités de la majorité. Le maire a d’ailleurs promis qu’un tel débat se tiendrait chaque année.


La majorité a répondu en partie à nos questions, mais nous attendons encore leurs feuilles de route précises. 

Pour une transparence totale, ces feuilles de route ne devraient elles pas être communiquées aux habitant.e.s, et pourquoi pas dans un Mag spécial ? 


Voici nos interventions lors de ce débat sur les thèmes de l’éducation, des solidarités, de l’écologie et de la démocratie, ainsi que notre intervention sur le budget.



Education et solidarités



Ecologie et démocratie



Orientation budgétaire, partie 1



Orientation budgétaire, partie 2





dimanche 14 mars 2021

Violences faites aux femmes : ne nous arrêtons pas au 8 mars !



Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, est l’occasion pour de nombreuses municipalités de mettre en valeur ou d’annoncer des mesures pour les droits des femmes. La municipalité d’Alfortville a ainsi annoncé le lancement du dispositif "Angela" mis en place avec les commerçant.e.s de la villes pour lutter contre le harcèlement sexuel. Le collectif Alfortville Par Nous-Mêmes salue cette initiative et espère que celle-ci portera ses fruits et sera largement adoptée par les commerces de notre ville.


Les actions contre les violences faites aux femmes ne devant pas se restreindre au 8 mars, nous avons proposé à la majorité municipale la mise en place d'une action de sensibilisation initiée par le collectif féministe Nous Toutes. 


La ville de Noisy-le-sec, ainsi que d'autres villes très prochainement, a accompagné le collectif pour distribuer des sachets de baguettes de pain dans les boulangeries de la ville. Ces sachets conçus par le collectif disposent, d'un côté, de tous les numéros d'urgence pour les femmes victimes de violences et de l'autre, le "violentomètre", un outil permettant de prendre conscience du moment où la relation n'est plus saine et de celui où les femmes sont en situation de danger.

Alfortville Par Nous-Mêmes demande que cette initiative puisse voir le jour à Alfortville, en partenariat avec toutes nos boulangeries et avec le soutien de la municipalité.


Notre collectif, engagé depuis sa création dans les luttes féministes, a posé une question orale lors du conseil municipal du 15 décembre sur la communication non-sexiste. Nous n’avons, à ce jour, reçu aucune réponse, en particulier sur les formations des agent.e.s à cette problématique et sur la signature de la convention du Haut Conseil à l'égalité pour une communication non sexiste.


Alfortville Par Nous-Mêmes demande que l'ensemble des agent.e.s soient formé.e.s à la lutte contre les stéréotypes de sexes et que la ville devienne signataire de la Convention promue par le Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes pour une communication publique sans stéréotype de sexe, à l’instar de la ville de Paris ou du Département du Val-de-Marne.


La lutte contre les inégalités de genre et contre les violences faites aux femmes ne peut se borner à la journée du 8 mars. Ce combat doit être mené au quotidien et irriguer l’ensemble des politiques publiques de la ville.

mardi 29 décembre 2020

Retours sur le Conseil municipal du 15 décembre 2020 - Partie 5 Question orale 2

 Communication sexiste

Communications maladroite de la municipalité !! Les communicants de la municipalité ont besoin d'une formation à propos de l'égalité femmes/hommes !!!




Retours sur le Conseil municipal du 15 décembre 2020 - Partie 4 Question orale 1

 Les subventions

L'attribution des subventions reste opaque et les élus n'ont pas les éléments pour juger de la légitimité des montants qui sont attribués.



Retours sur le Conseil municipal du 15 décembre 2020 - Partie 3

 La municipalisation du POC

Nous espérons vivement que la programmation et la gestion du Pôle Culturel reste entre les mains de la municipalité !!!




Retours sur le Conseil municipal du 15 décembre 2020 - Partie 2

 La géothermie

Pris de cours par des nécessités règlementaires dues à la privatisation de LOGIAL, la municipalité doit dissoudre le Syndicat Mixte qui gère la production de la géothermie et créer en urgence une nouvelle structure. La propriété des installations et la gestion de la production resteront elles à la commune? A suivre ...



Retours sur le Conseil municipal du 15 décembre 2020 - Partie 1

Les subventions aux associations

Pour éviter les conflits entre la municipalité et les associations, nous demandons la mise en place d'une commission formée d'élu.e.s, d'habitant.e.s et de dirigeant.e.s d'association pour rendre transparente l'attribution des subventions municipales.



dimanche 29 novembre 2020

Tribune PNM du mois de décembre

 Voici la contribution de Par Nous Mêmes au Mag' d'Alfortville de décembre 2020 !

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Virus, terrorisme, crise économique, crise climatique, tout  n’est qu’inquiétude ? 


Peur d’être contaminé, peur d’être contaminant, insécurité, culpabilité. 


L’Autre, s’il s’approche avec ou sans masque, s’il est d’une autre religion avec ou sans voile, est potentiellement dangereux, rien ne peut plus s’échanger. 


Vigilance et précaution, oui, peur et suspicion, non. Gestes barrière … se protéger du virus, barrière entre lui et nous, oui, mais pas de barrière entre nous.


État d’urgence, navigation à vue. 

Plus de livre, des écrans. Plus de contact, des livraisons. Chacun chez soi. Télé travail, télé réalité pour les uns, au front de la souffrance et du profit pour les autres.

On sent les frémissements de la révolte, du désespoir ? 

Quand on ne cherche qu’à survivre on n’arrive plus à vivre.

Et pourtant, besoin de l’Autre, entraide, solidarité, besoin d’espoir, besoin de perspective. 

Où est parti l’espoir du monde d’après ?  Un monde où l’écologie, les services publics, les solidarités, seront  enfin des priorités, un monde où chacun, enfin, se réappropriera l’espace de la cité.


Pour réinventer un nouveau monde, commençons localement !!

mercredi 11 novembre 2020

11 novembre

 Le 11 Novembre 1940 fut le premier acte de résistance dans une France occupée. Le 11 Novembre 2020 sera le signal d'une nouvelle ère.

A l'initiative du Conseil National de la Nouvelle Résistance, nous nous sommes réuni.e.s dans le respect strict des gestes barrières et des règles du confinement.

Il y a tout juste 80 ans, les autorités allemandes déclaraient interdite la commémoration du 11 novembre 1940.

Trois mille jeunes décident pourtant de remonter illégalement les Champs Élysées et de se rassembler devant l'Arc de triomphe pour célébrer la victoire de 1918.

Cet acte de résistance constitue la première rupture entre le régime de Vichy et une partie de l'opinion publique, qui tournera ses espoirs vers la France libre.

Malgré le confinement, faisons du 11 Novembre 2020 un jour symbolique de Résistance et de Recueillement.

Comme les jeunes étudiant•es de 1940, luttons contre ce monde mortifère et oppressif. Soyons ensemble malgré tout.

Nous avons choisi d'être ensemble devant l'école octobre pour déposer quelques fleurs et nous souvenir.



lundi 2 novembre 2020

L'épineuse question des subventions aux associations...

... Et le courrier adressé à Monsieur le Maire et et aux Conseillés municipaux par la liste Par Nous Mêmes :


Monsieur le maire, Mesdames et Messieurs les conseiller.e.s,

Les formulaires de demande de subvention ont été adressés aux associations.

Certaines d'entre elles ont sans doute déjà fait parvenir aux services le rapport d'activité de l'année.

De nombreuses associations Alfortvillaises se sont fortement mobilisées lors du premier confinement, et se re-mobiliseront sans doute à nouveau lors de ce deuxième épisode.

Dans ces circonstances, la synergie entre services municipaux et associations citoyennes est fondamentale, la coordination des actions indispensable.

Vus les derniers événements liés au monde associatif, il est important de lever toute ambiguïté sur les relations entre le conseil municipal et les associations. Au delà de l'urgence à régler les différends actuels, il nous paraît important de réaliser un travail de fond pour permettre une transparence totale quant aux attributions de subventions aux associations.

Nous proposons que soit instituée une mission d'information et d'évaluation (prévue à L'article L. 2121-22-1 du CGCT) chargée d’évaluer les critères d’attribution et le mode de calcul des subventions, en s'appuyant sur les politiques culturelles, sportives et de solidarité. En effet, conformément à la réglementation, toute subvention doit, avant tout, répondre aux critères suivants :

  • La subvention doit être justifiée par des considérations relevant de l’intérêt général
  • Le projet de l'association doit correspondre à un axe de politique publique de la collectivité
  • L'association doit être à l’initiative du projet, le définir et le mettre en œuvre

Les élus de la ville doivent pouvoir accéder librement aux documents : rapports d'activité, comptes financiers et détails des projets budgétés par les associations.pour les examiner avant attribution des subventions, afin d'être en mesure de voter les dites subventions le moment venu.

La loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations dans son article 10 stipule :  "Le budget et les comptes de tout organisme de droit privé ayant reçu une subvention, la convention prévue au présent article et le compte rendu financier de la subvention doivent être communiqués à toute personne qui en fait la demande par l'autorité administrative ayant attribué la subvention ou par les autorités administratives qui détiennent ces documents, dans les conditions prévues par le livre III du code des relations entre le public et l'administration."

En attendant la création de cette mission d'évaluation, nous vous saurions gré de bien vouloir nous faire parvenir les documents justificatifs des associations au fur et à mesure de leur communication au Service vie associative.