jeudi 9 avril 2020

Inégalités scolaires à l'heure du COVID 19

Les écoles ont fermé leurs portes le 16 mars laissant place à une situation inédite : l’école à la maison.


Le 23 mars, après une semaine, des représentants de parents d’élèves appartenant à l’association ULEA (Union Locale pour les Ecoles d’Alfortville) ont mesuré la difficulté pour les enseignants et les parents d’assumer leur nouveau rôle. Ils ont appris qu’un certain nombre de familles se trouvaient dans l’impossibilité d’aider leurs enfants. 
Ils ont tenté de faire une évaluation durant cette deuxième semaine de confinement. Les témoignages qu’ils ont reçu les ont encouragé à alerter la hiérarchie de l’éducation nationale.
Retrouvez ci-dessous leur courrier, ainsi que certains témoignages recueillis à cette occasion.


Alfortville, le 9 avril 2020

Madame MOUQUET-BURTIN, directrice académique des services départementaux de l’éducation nationale
Monsieur Massicot, inspecteur de l’éducation nationale,


Nous tenons à saluer le travail considérable fourni par les enseignants dans cette période inédite de confinement qui a vu se mettre en place le dispositif : l’école à la maison.
Aucun d’entre eux n’avait été confronté à exercer son métier de façon dématérialisée.
Chaque parent  a du s’adapter à cette situation sans les qualités pédagogiques qui caractérisent ce métier.
Devant cette situation les parents ont échangé autour de leurs difficultés et ont mesuré, dans leur entourage, les écarts entre élèves face aux apprentissages. 
Ils ont ensuite constaté qu’un certain nombre d’élèves n’avaient pas accès à un ordinateur, à un parent qui puisse les accompagner ou qui parle français.
Cette situation a révélé de grandes inégalités entre les élèves.
Nous reconnaissons toutes et tous que l’objectif de l’école est de viser l’égal accès à l’éducation. Dès lors que les enfants sont privés de cette institution, cette égalité est mise à mal et dépend de nombreux autres facteurs.
Nous avons constaté des attentes très différentes selon les professeurs, certains proposant des révisions pour renforcer les apprentissages, d’autres abordant des notions nouvelles demandant une démarche pédagogique adaptée impossible à mettre en œuvre pour les parents.
Nous sommes inquiets pour la reprise des cours pour tous les enfants et pour leurs professeurs.
Nous ne doutons pas que les corps d’inspection, les conseillers pédagogiques et les directeurs anticiperont la reprise des cours avec les équipes pédagogiques qui vont devoir faire face à une nouvelle situation inédite. En effet, ces équipes vont être confrontées à des différences de niveaux entre leurs élèves accentuées par le confinement.

Nous joignons à ce courrier quelques témoignages de parents et de bénévoles engagés auprès des enfants éloignés de la culture scolaire.

Nous pensons en tant que parents d’élèves qu’il est absolument nécessaire de repenser les programmes, de mettre à disposition des élèves les moyens financiers non utilisés (collège) ainsi que les moyens alloués à la rentrée 2020, notamment en termes d’effectifs de classe, afin de pallier ce manque criant d’égalité lors du confinement.
Voici les premiers témoignages recueillis, tant par les représentants que par des parents sur le plan individuel

 1)  Maternelle

Retour direction 
Toutes les enseignantes envoient des activités pédagogiques par mails aux parents.
La plupart des parents nous ont répondu et nous avons appelé ceux qui ne l'avaient pas fait (cela n'a pas encore été fait pour une classe de MS).
Il reste dans chaque classe 2 ou 3 familles dont nous n'avons pas de nouvelles ou avec qui nous ne pouvons par correspondre faute de numéros ou d'adresses valides...
Nous n'avons pas de retour concernant les parents qui auraient des difficultés face aux activités transmises.
Retour enseignante GS :
3 familles dont je n'ai pas de nouvelles sur les 25 familles de ma classe malgré un mail et un appel en laissant un message (2 nouveaux élèves dont 1 qui n'a pas d'adresse mail)
Retour enseignante MS :
Certains parents restent injoignables et ne me font aucun signe de vie, retour de seulement 7 familles sur 20 élèves.
Retour parents :
La maîtresse de GS envoie par mail des programmes et des exercices par jour.
 La maîtresse de MS envoie plein de choses pour chaque jour.
 La maîtresse de PS envoie un programme pour la semaine avec des activités par jour.

Elémentaire

Retour direction :
A ce jour, tous les enseignants ont mis en place du travail pour les élèves. Même si cela a pris plus de temps pour une classe de CE1.
La principale difficulté était de mettre à jour les mails des parents et parfois les numéros de téléphone qui changent.
Ensuite, certaines familles ne sont pas forcément équipées d'ordinateur ou de tablettes (faire un exercice sur un téléphone peut s'avérer compliqué).
Pour le moment, je n'ai pas de retour individuel sur les familles qui rencontrent des difficultés.
Retour parents :
Le maître de CP3 fait des cours en videoconférence d’environ 1h30 (le cours commence à 10h, juste après celui sur France 4). Cela permet aux élèves d’interagir en direct. Environ 11 élèves sur 14 sont présents chaque jour. Tous les parents ont été contactés par téléphone avant le 1er cours, puis les absents ont été recontactés.
Un devoir est envoyé par mail après chaque cours et mis sur un blog avec des liens vers des sites et vidéos pédagogiques. Il insiste pour qu'on lui envoie les devoirs faits mais tous les parents ne le font pas.
Le maître est vraiment super!
La maîtresse de ma fille de CE2cham envoie tous les jours un mail de travail à chacun des parents (cours exercices et leçon du jour plus les travaux musicaux puisque classe cham).
Elle s'assure du suivi de chacun et envoie le soir les corrigés.
Dans une autre maternelle, un blog a été créer par les maîtres mais je ne suis pas parvenu à l'ouvrir - trop d'affluence.
Demande d’un parent des coordonnées de la maîtresse de CP5 qui n’avait eu aucun contact (le mail du directeur a été transmis).
La maîtresse de CM1c a les mails de tous les parents mais tous les parents ne lui répondent pas.

 2) Voici mon témoignage, mon fils est en quatrième au collège

Il a été très difficile de pouvoir se connecter au début du confinement. Cela fut possible le 3ème jour (18 mars) et je me suis affolée quand j'ai vu ce qui avait déjà été transmis car chaque professeur envoyait du travail et certains comme si l'enfant avait réellement cours avec eux. Comme il faut passer du site cartable en ligne pour les mails à celui de la vie scolaire (onglet travail à faire) pour récupérer consignes et documents et enregistrer les documents vu les difficultés de connexion, j'y ai passé plus d'une heure. J'ai alors fait un mail commun à tous les enseignants qui avaient envoyé des devoirs et au professeur principal pour dire que nous venions de nous connecter, que j'y avais passé beaucoup de temps, qu'apparemment chaque professeur envoyait ses devoirs et qu'il y avait tant de choses que je ne savais pas trop comment mon fils pourrait faire et qu'il commencerait à travailler le lendemain (il était plus de 17h).
Mon fils travaille tous les matins entre 1h et demie et 2 h puis 1h l'après-midi. Il a toutefois du mal à organiser son travail car d'autres cours et devoirs tombent entre temps mais on ne sait jamais quand, certains professeurs ne précisent pas dans quel délai cela doit être fait, il a même eu 1 fiche à compléter dont pour 1 question la référence au manuel est erronée et à laquelle il n'a donc pas pu répondre.
Je me rends compte que c'est compliqué pour lui de jongler entre les différents sites, et encore plus avec un vieil ordinateur (le mien a plus de 10 ans).
Comme la connexion aux serveurs cartable en ligne (ENT) et vie scolaire est difficile, les mails des professeurs sont envoyés à n'importe quelle heure (la plupart sur la  messagerie CEL mais parfois aussi sur la messagerie vie scolaire, que je découvre !) et l'enfant ne peut pas non plus prévoir une heure de connexion régulière pour consulter le travail à faire. Il n'a pas réussi à se connecter hier pour faire le devoir de français à rendre. Certains professeurs demandent d'imprimer des documents à coller dans le cahier ou alors de les recopier.  Recopier prend beaucoup de temps, vu ce qui est par ailleurs demandé. Je pense qu'il est possible d'attendre la reprise pour imprimer et coller.
Certains professeurs ont essayé de passer par d'autres sites  (padlet) mais là aussi, cela fonctionne plus ou moins bien.
Un quarantaine de mails reçus depuis le 13 mars (date du premier mail de travail à distance). Le prof d'allemand donne du travail à faire pour chaque cours prévu à l'emploi du temps (3x/semaine) et je reprends texto les paroles d'un d'autre parent d'1 autre classe 3en allemand, les devoirs pleuvent !".
Par contre le prof d'anglais gère très bien : 1 devoir pour la première semaine, une heure de connexion audio et vidéo la semaine dernière et cette semaine.
Cette nuit (mail daté de 2h du matin !), mail des CPE avec un guide collégien (qui arrive au 16e jour de confinement alors que les vacances arrivent à la fin de la semaine...) mais aussi petits mots sympa des assistants de vie éducative qui insistent aussi sur l'importance de la continuité du travail scolaire. Mail cinglant de la principale en retour qui leur intime l'ordre de soumettre tout projet à sa validation avant envoi (elle a fait une mauvaise manip, tous les élèves de 3ème l'ont reçu et ça a circulé).
Le professeur principal m'a appelé jeudi dernier pour savoir comment se passait le travail à distance, m'a indiqué qu'il était plus facile de se connecter vers 20h/21h (sic) et qu'il me recontacterait cette semaine. Je lui demanderai alors s'il a réussi à contacter toutes les familles et si ce n'est pas le cas, ce qu'ils pensent mettre en place...
Cathy Audifax

 3) Sans contact avec leur école les enfants seraient beaucoup plus difficiles a canaliser.

Grâce à l’école à distance ils gardent un lien, une direction. Beaucoup d’enseignants ont trouvé des moyens de communication innovants. Je suis d’accord qu’une concertation et des échanges d’idées par niveau seraient une bonne idée. Mais peut-être peut-on imaginer que les enseignants le font déjà et s’entre-aident? Je pense que la directrice joue ce rôle.

Quand à rapprocher le quotidien et le savoir, tout à fait d’accord, beaucoup d’idées circulent déjà, mais tous les enseignants sont-ils en mesure de se réinventer si rapidement ? L’école française est tellement scolaire..c’est un débat pour l’école et pas qu’à la maison!

Des temps parents-enfants bien sûr, mais beaucoup de parents continuent de travailler et ont besoin que certaines activités scolaires puissent être  réalisées en autonomie. Pas besoin de ressources numériques pour écrire des rédactions, réaliser des activités art plastique.

En tout cas c’est certain qu’il faut rester bienveillant avec tous les enfants  préparer la reprise, pourquoi pas reculer les vacances d’été pour du rattrapage. Reoganiser les APC.
Pour ma part je suis sure que les enseignants sont conscients des difficultés et qu’ils y veillent.
A défaut de leur ministre...
Hélène Clastres

 4) Pour ma part, 2 types de témoignages :

- témoignage personnel :
Nous sommes parents de trois enfants l’un en CE1 en primaire la deuxième en sixième au collège et la dernière seconde au lycée. 
CE1: beaucoup de travail et d’attention nécessaires dans la journée, la maîtresse nous donnant une trame chaque jour extrêmement construite et élaborée mais extrêmement longue.
 Mon fils me dit que la présence de sa maîtresse et de ses camarades de classe lui manquent cruellement pour soutenir son attention.
Surtout un problème majeur puisque l’équipe a manifestement décidé de continuer les apprentissages sur des notions essentielles comme s’ils étaient en classe ex: conjuguer un verbe, des notions de nature grammaticale comme le nom et le déterminant, des notions de mathématiques complexes comme la multiplication… Notions de base qui sont censées  servir aux enfants toute leur vie d’élèves et leur vie en général. Et notions impossibles à transmettre lorsque l’on est pas pédagogue de métier ( et que l’on continue à travailler !). 
Évidemment mon enfant est fortement privilégié étant donné que malgré tout nous connaissons ces notions. Qu’en sera-t-il pour les enfants dont les parents ont du mal à les faire travailler?

- pour ma fille en sixième  difficile aussi de ne pas se soutenir de la présence de ses professeurs qui l’anime beaucoup habituellement. 
Un matériel pédagogique arrivant au compte goutte puis tout  d’un coup. Et des supports pédagogiques extrêmement variés. La prof de maths utilise un outil assez génial de discussion  pendant les heures de cours habituels  avec les enfants sur la messagerie pro note ce qui leur donne un certain rythme et qui garde un lien direct avec elle. Mais tous les enfants de la classe n’y participent pas (une dizaine seulement !).
 Tout le monde parmi les professeurs n’a pas forcément l’habitude de ce type d’outil et cela est bien normal.
Pour l’ensemble des cours et malgré l’enthousiasme et l’autonomie habituelle, impossible sans une présence parentale (ou grande soeur) soutenue 

- En seconde énormément de problèmes à accéder à l’ENT jusqu’à la fin de la première semaine… Ce qui fait qu’elle ne quitte plus sa chambre pour pouvoir travailler depuis le retour de l’ENT, (évaluations maintenues  en cette fin de semaine).
En primaire au collège et au lycée nous avons essayé  de tenir notre rôle de représentants de parents d’élèves en donnant  aux professeurs les coordonnées d’un maximum de famille… Malgré tout notamment au collège et au lycée plusieurs enfants sans lien. 
Régulièrement une forme de tristesse chez les enfants, être confinés et coupés  de leurs liens physiques de camaraderie et des rencontres avec les professeurs pose problème, même si liens virtuels. Le tout dans une ambiance de catastrophe.   
- témoignage en tant que représentante de parents :
Deux familles  dans la classe de mon fils n’ont pas accès à un ordinateur et une imprimante. 
Bricolage pour leur faire parvenir les photocopies  car énormément de supports papiers sont nécessaires. Malgré tout impression de les abandonner car elles ont le plus grand mal à accompagner leur enfant notamment en français. 
Sandrine JALLADE 

 5) Du jour au lendemain, on a vu les écoles fermées, on n’a pas eu le temps de se retourner. J'avoue, comme beaucoup d'entre vous, avoir passé une journée en état de choc, rassurer les élèves, leurs expliquer, essayer de penser le matériel à donner, gérer son propre état émotionnel, la sidération même si on sentait le vent tourner… peut-être d'autres ont été plus efficaces… 
Puis, il a fallu se débrouiller. Je suis enseignante en maternelle. Je ne travaille pas à partir de fiches photocopiées et je pense que le groupe est essentiel à tout apprentissage… bon, ben là, c'est râté!
Comment faire pour que mes élèves, avec ce qu'ils ont chez eux, manipulent, se posent des questions, apprennent le plus en accord avec la pédagogie à laquelle je crois. Pas évident. Pas de manuel. Pas de chaine TV. Pas de CNED. Rien en maternelle.
Alors, comme j'aime inventer, je me suis mise à réfléchir à ce que nous avions (presque) tous chez nous et j'ai réinventé des séances en sciences, en maths...
Sachez que cela m'a, et me demande beaucoup de temps. D'autant plus que j'ai 3 niveaux dans ma classe, petits, moyens et grands.
J'ai deux enfants de 5 ans, pour une fois, je me suis dit "Quelle chance d'avoir des jumeaux, ils ont le même niveau scolaire et en plus en maternelle, comme moi!!!". 
J'ai un vieil ordinateur, pas d'imprimante, je ne suis pas douée en informatique… je me forme au fur et à mesure, pas vite.
Tout ça pour vous dire que j'ajuste semaine après semaine, j'essaie de contenter tout le monde, ni trop (enfants de différents niveaux à la maison, télétravail des parents, parents ne parlant pas français…), ni pas assez… J'essaie d'illustrer par des photos, de faire des exemples de planning… je tâtonne… comme beaucoup de profs... qui sont aussi parents...qui doivent aussi gérer le reste, seuls parfois...
Je me suis également demandé comment faire avec mes élèves en situation précaire, vivant à l'hôtel par exemple.
La situation est très complexe pour eux.
Une maman me disait qu'elle était très fatiguée, 6 dans 2 chambres, personne ne sortait et elle lavait tout, tous les jours. Elle avait peur. 
Dans ce cas, le "presque" qu'on a chacun chez nous n'existe pas.
Comment faire au mieux, du matériel (sans mettre en danger sanitaire quiconque), des contacts téléphoniques… je ne sais pas.

Nous ne pouvons pas faire "comme si".
Comme si nous étions tous professeurs, comme si nous avions tous les mêmes conditions de confinements, comme si nous avions le même accès au savoir, comme si nous avions tous le temps, comme si… En fait, cela ne fait que remettre à la surface la réalité des choses, car comme d'habitude nous ne sommes pas égaux!
Maintenant, comment faire pour que ce soit le moins dramatique possible, comment inventer le pendant qui resterait pour l'après?
Pour le moment, pas de réponse mais faisons nous confiance, nous allons inventer.
Marion, professeure des écoles en école maternelle

 6) Je suis ancien directeur d'une école élémentaire et j'ai été président durant 6 ans de la Compagnie des Parents. 
Depuis deux ans avec des amis nous aidons des familles scolairement et pour de l'administratif  gratuitement, par le bouche à oreille et nous nous occupons de jeunes immigrés isolés non scolarisés pour éviter de les perdre....
Tout ce préambule pour vous dire que la difficulté scolaire, je la connais, je la côtoie et je l'accompagne. Nous sommes effarés par l'égarement dans lequel se trouvent les enfants et les jeunes que nous suivons, par manque d'aide familiale, compréhensible; par manque de place, par manque de matériel informatique performant, par manque d'un regard et d'un soutient nécessaire. 
Les listes de devoirs en CM1  impressionnantes, des nouvelles notions à faire seul en CE1 avec une vidéo minimaliste pour soi disant aider les enfants. Les enfants qui n'osent nous contacter pour avoir de l'aide que je donne par face time, ou en imprimant des "tonnes" de documents. Demander à des enfants d'aller sur des sites pour apprendre seul, avec ou pas d'ordinateur.... aucun recensement de fait.....
Pourquoi les directeurs ne peuvent se mettre d'accord sur des demandes communes, pourquoi les équipes ne se réunissent elles pas pour réfléchir à leurs demandes. Pourquoi donner des listes d'exercices qui servent à quoi.... à répondre mais pas à réfléchir, je me pose le problème. Pourquoi ne pas revenir à des jeux simples avec les parents, sur des temps de lecture en commun, les enfants lisent aux parents.... Pourquoi ne pas raccrocher le quotidien aux savoirs au lieu de donner le savoir tel des oies que l'on gave. Les enfants qui sont aidés avec un programme établi avec des heures comme si c'était l'emploi du temps de classe et les autres. ...Nous sommes dans une fracture, un cratère entre deux catégories d'enfants. Nous sommes dévoués aux enfants que l'on accompagne car nous tenons à ce mot, mais en cette période c'est difficile de ne pas les perdre afin qu'ils ne soient pas perdus dans le futur. C'est une expérience et elle pourrait être plus longue en exemple d'appels au secours des gamins ou des parents... un témoignage, des idées, et surtout une envie de hurler STOP
Daniel SABRE